Tunisie- Enseignement: 80.000 diplômés du supérieur en 2011, dont 57% de femmesLa répartition des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur montre, selon le cursus universitaire, une variation importante. Si le cycle court représente 33,3% de la population estudiantine consacrée, 57% arrivent sur le marché de l'emploi après de longues études dans les différentes facultés et institutions supérieures du pays. A l'autre extrémité se trouvent les ingénieurs, présents dans les domaines de l'informatique, des télécommunications et de l'électronique, avec 4,2% des diplômés, suivis des médecins, des architectes et des licenciés des Beaux Arts (moins de 1%).
D'après un récent rapport du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, l'âge au baccalauréat et la mention obtenue permettent généralement d'anticiper les performances futures des étudiants. Les lauréats à la fin du secondaire, souvent très jeunes et enthousiastes, choisissent l'ingéniorat et la médecine (62% des diplômés de médecine ont obtenu le bac avant 20 ans). Les filières de technicien supérieur attirent plutôt les bacheliers âgés (près de 70% ont 20 ans ou davantage lorsqu'ils obtiennent le bac).
La ventilation des données par sexe révèle des disparités par rapport à l'accès à certaines spécialités. Dans notre pays, indique une étude de la Banque mondiale, les femmes dominent dans les carrières liées aux services sociaux, à l'enseignement primaire et secondaire, aux beaux-arts, à la santé, au droit et aux sciences humaines. En revanche, elles sont moins nombreuses au sein des filières sanctionnées par un diplôme d'ingénieur (35,3% des femmes contre 64,7% des hommes). Si le nombre des étudiants diplômés était de 52.300 en 2006, il atteindrait, affirme une source à Ouled Haffouz, 80.000 en 2011 dont près de 57% seraient constitués du sexe faible.
Quelle proximité avec le marché du travail?
Certains parcours académiques au niveau du supérieur conditionnent fortement les chances d'insertion des jeunes dans la vie professionnelle. L'influence de la région de résidence du futur postulant à l'emploi est limitée. Elle reflète néanmoins la difficulté persistante des étudiants des gouvernorats du sud du pays, qui ont le moins de chances d'intégrer les différents circuits économiques. La région du nord-est présente, pour les diplômés, contrairement à certains clichés, un contexte légèrement plus favorable que le Grand Tunis.
Au fait, la proportion des jeunes issus de l'enseignement supérieur en chômage diminue nettement au fil des ans, mais elle reste au dessus de 30% même après plus de 3 ans de l'obtention du diplôme. Les architectes, les ingénieurs et les médecins s'insèrent nettement mieux dans le marché du travail. Ils enregistrent respectivement des taux d'emploi de 93%, 82% et 79%. Il s'agit de spécialités d'études marquant l'imaginaire collectif des Tunisiens et qui correspondent encore à une employabilité très élevée.
La fonction publique demeure, de nos jours, le principal employeur dans le pays. Sa part concernant les diplômés qui éprouvent des difficultés à s'insérer sur le plan professionnel est de 55%, conclut une étude de la Banque mondiale. Si l'enseignement est un appel d'air continu pour les jeunes issus des filières diverses, la participation du secteur de la santé et des services sociaux dans l'emploi étatique est en train de régresser. Le rôle du privé reste significatif générant 45% de l'embauche des jeunes diplômés, répartis dans les entreprises de petite, moyenne et grande taille.
Finalement, la difficulté d'insertion dans la vie économique semble concerner les filières accessibles à tous, et pour lesquelles on n'exige pas des scores élevés à l'orientation, à l'inverse des spécialités les moins exposées au chômage, valorisées dès le début grâce à une sélection sévère des candidats bacheliers. D'après un document conjoint du ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi et de la Banque mondiale, il est important d'aider à la reconversion de la population des diplômés en difficulté d'insertion dans des emplois pré-identifiés grâce à de nouvelles compétences acquises avec la récente réforme des Politiques d'Active d'Emploi.
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http://www.webmanagercenter.com/management/article.php?xtor=ES-2543&id=89738